2ème contribution de l'association les Vaîtes au GEEC
Nous avons reçu des messages d'habitants de Besançon souhaitant apporter une contribution à la consultation numérique organisée par la Ville de Besançon. Ces personnes ont souhaité connaitre les arguments que nous développons et qui motivent notre opposition au projet de construction massive dans le quartier des Vaîtes.
C'est la raison pour laquelle nous publions à travers 3 articles (les 28-29 et 30 mars) les 2 contributions réalisées par l'association les Vaîtes au GEEC.
Une première contribution réalisée le 12 janvier 2020 a été prise en compte par le GEEC, la seconde contribution envoyée le 3 mars n'a pas été retenue par le GEEC, sans explication de la part du Président du GEEC. Peut-être était-elle gênante en regard d'une partie inclue dans les conclusions, ne remettant pas en question le besoin de construire toujours plus. Le GEEC a pourtant relevé que la solution consistant à rénover des logements existants ne semblait pas être prise en compte par la mairie.
M le Président du GEEC,
Mesdames, messieurs les membres du GEEC,
L’association les Vaîtes vous a adressé, par courriel le 12 janvier, une contribution à vos travaux.
Nous complétons cet envoi par cette seconde contribution.
En effet, nous avons lu avec intérêt les déclarations de M Hervé RICHARD dans l’Est Républicain. Il nous a semblé que le GEEC tire l’essentiel de ses sources des éléments que lui apporte la Mairie.
Or la Mairie n’est pas un acteur neutre dans ce dossier. C’est le porteur du projet d’urbanisation aux Vaîtes.
Notre association porte depuis 2005 une opposition au projet de la Mairie qui aurait totalement saccagé le quartier et l’habitat d’espèces animales protégées.
Pour mener à bien son projet, la Mairie a choisi d’exproprier à vil prix : 8€ le m2 des terrains situés au centre de la ville. Cette méthode brutale a braqué la population du quartier et engendré de nombreux contentieux devant les tribunaux civils et administratifs.
De nouveaux opposants au projet se sont exprimés à travers l’association des jardins des Vaîtes.
Et plus récemment, les travaux menés par l’aménageur Territoire 25, sans respect des espèces animales protégées présentes sur le quartier, ont même conduit des zadistes à installer une vigie dans le quartier afin de défendre le vivant.
Outre le nombre d’occupants présents physiquement de juin à novembre 2021, ces groupes rassemblent sur les réseaux sociaux ainsi que sur des sites activistes assurant l’anonymat des membres.
Un groupe Facebook ouvert rassemble 1267 personnes et deux groupes fermés comptent 736 et 149 abonnés.
Toutes ces raisons nous conduisent à rappeler une conclusion de notre 1ère contribution : quand un projet est mal monté depuis le début, la sagesse et la raison ne conduisent-elles pas à ne pas s’obstiner ?
Dans notre précédent envoi, nous avons développé 2 thèmes :
(1) Il n’est pas besoin de lancer un projet de construction aux Vaîtes
(2) les Vaîtes, un écrin fragile apprécié de la population, refuge d’espèces animales protégées. Les Vaites participent à la régulation hydrologique et climatique de l’est de Besançon
- (1) A l’appui du 1er thème, nous avons exposé :
-L’évolution de la population comme celle de la population active ne peut pas justifier autant de constructions,
-La diminution de la taille des ménages ne justifie plus un besoin d’autant de constructions,
-Le rythme élevé de construction a augmenté le nombre de logements vacants,
-L’évolution de la population ne peut pas justifier plus de constructions,
-La mairie utilise ses arguments erronés jusque devant la plus haute juridiction administrative, le Conseil d’Etat.
(2) Et sur le second sujet développé, nous avons apporté les arguments suivants :
-Les Vaîtes lieu naturel de promenade pour de nombreux habitants des quartiers alentours,
-La nature aux Vaîtes est menacée par les méthodes de l’aménageur,
-L’artificialisation des sols et la problématique de l’eau,
-Les Vaîtes puit de fraicheur vs les zones de chaleur des quartiers l’entourant.
Nous avons appuyé nos arguments par des sources non partisanes. Mais nous avons conscience que le GEEC comporte de nombreux membres ne vivant pas à Besançon. Aussi, il nous semble nécessaire, au-delà des arguments que nous avons présentés, de les illustrer non seulement par des sources mais aussi par la preuve.
Depuis 2005, nous affirmons qu'il n'y a pas de besoin de construire autant de logements à Besançon. La précédente municipalité nous répondait que nous n'y comprenions rien et effectivement environ 600 appartements ont été vendus chaque année à Besançon entre 2007 et 2012. Mais nos arguments étaient fondés, ces ventes étaient artificielles car uniquement soutenues par les avantages fiscaux apportant une réduction d'impôt aux investisseurs. Entre 2012 et 2017, les effets de ce dopage ont fléchi à 500 appartements vendus chaque année. Et badaboum, la suppression de la carotte fiscale depuis la loi de finances pour 2018, votée par l'Assemblée Nationale, le 21 décembre 2017, a supprimé les avantages fiscaux de la loi Pinel pour les futurs logements réalisés en zone B2.
Les seuls logements qui ont encore pu bénéficier du dopage à la construction de la Loi Pinel à Besançon sont ceux pour lesquels un permis de construire a été délivré avant le 31 décembre 2017 et vendus avant le 31/12/2018.
Preuve que la carotte fiscale est un élément déterminant pour doper le marché de l'immobilier dans une ville dont l'activité économique n'attire plus et dont la population est stable ou décroissante depuis des décennies, les permis de construire s'affichent et se conservent sur leurs panneaux comme de vieux millésimes, sans que les bâtiments ne se montent. Ainsi, un panneau du promoteur Seger est affiché rue Jacqueline AURIOL (près de la rue Tristan BERNARD) depuis décembre 2019, sans aucune avancée dans la construction, comme l’illustrent les 3 photographies ci-dessous, prises le 24 février 2021.
Autre illustration par la preuve, avec un projet de grand ampleur, l'écoquartier Vauban. Pourtant placé à proximité du centre-ville avec une magnifique vue sur la citadelle, ce projet est à la peine. La phase 1 qui doit accueillir 430 logements arrive péniblement à son terme.
Beaucoup de ces 430 logements ont été commercialisés avant la fin de l'avantage fiscal, mais depuis c'est la bérézina sur les ventes.
Au point que la Mairie revienne sur le cahier des charges et accepte, contre toute attente, la réalisation de 8 maisons avec un petit carré de jardin. Précisément ce que la précédente équipe municipale honnissait.
L’adjoint à l'urbanisme - Aurélien LAROPPE- précise dans La Presse Bisontine (p10) que proposer des maisons à la vente avec un carré de jardin permet de limiter la fuite des familles vers la périphérie.
Nous ajoutons qu'effectivement depuis la crise sanitaire, la demande de petites maisons individuelles avec une jardin est une tendance marquante au détriment des appartements en ville.
En outre, face à la demande d’achats de logements en berne et aux difficultés de mener à bien le projet sous la forme de logements à usage d’habitation, la municipalité accepte qu’une partie de la surface soit dédiée à une résidence sénior et peut-être une crèche privée.
Les 3 photographies ci-dessous, prises jeudi 25 février à 10h30, illustrent le peu d’activité sur le site du projet d’éco-quartier Vauban.
Enfin, nous relevons que la municipalité a décidé de s’engager dans la lutte contre les îlots de chaleur en dédiant 1 m€ /an aux projets de transformation des espaces publics, cours d’écoles et de crèches, squares.
Il serait paradoxal, et ce serait jeter l’argent par les fenêtres que d’engager en parallèle, un grand projet de construction et par conséquent d’imperméabilisation des sols et de destruction du vivant, aux Vaîtes, alors que nous avons démontré et les faits le confirment ; il n’y a pas de besoin d’autant de constructions à Besançon.
Nous espérons que le GEEC pourra retenir tout ou partie des éléments développés dans les conclusions d’expertise qu’il rendra à la mairie.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, mesdames, messieurs les membres du GEEC, nos salutations distinguées.
Les membres du Conseil d’administration de l’association les Vaîtes.