Les Vaîtes monopolisent le débat au Conseil Municipal du 26 oct.
20h15 - 23h30 : plus de 3 heures de débats pour évoquer un malheureux petit point parmi 85 points de l'ordre du jour ! Une vingtaine d'habitants des Vaîtes sont venus écouter les débats dans la dignité, sans aucune réaction bruyante. Parfois abasourdis par certains arguments, parfois ragaillardis se raccrochant à un espoir...
Quel était le point à l'ordre du jour ? Après la concertation que la Mairie a organisé au sujet du PLU (plan local d'urbanisme), l'équipe municipale définit les modalités de la concertation préalable à l'opération d'aménagement d'urbanisme des Vaîtes.
C'est à dire une phase de présentation du projet et d'écoute des réactions peut-être un peu comme cela a été fait avec une plaquette envoyée dans les boîtes à lettres en mai, une exposition Place Pasteur du 10 juin au 13 juillet, une ou plusieurs réunions publiques et recevoir les réactions des habitants par courriers, sur un registre ou sur RDV.
Cette concertation est le préalable à l'enquête publique qui déterminera si le projet est ou non d'utilité publique en ce qui concerne l'aménagement d'une voie de transport et la construction de logements d'autre part.
Hier soir, certaines positions ont été utilement clarifiées :
- Ainsi M. Michel Loyat qui a tenu un discours d'ouverture au dialogue et présentait des avancées intéressantes : "le prix de 3.81 €/m2 n'est pas adapté à la situation des Vaîtes" et "nous avons une objectif raisonnable de 2000 logements, mais ce n'est pas figé". Même si nous ne sommes pas en accord avec ce qui suit "on verra si c'est 1 800 ou 2 200 logements", M. Loyat a le mérite de perséverer dans sa ligne de conduite qui est discussion, explication et dialogue.
- Ainsi M. Eric Alauzet nous a présenté "[son] rêve pour les Vaîtes, d'un éco quartier", "où seront aménagées des zones de transition entre les zones d'habitat collectif et celles d'habitat individuel", "où chaque logement dispose d'un jardin de 15m2", "avec des passerelles surplombant". Un éco quartier où les logements seront particulièrement isolés de façon à engendrer des économies d'énergie. Un éco quartier marqué par "les échanges entre la population et les producteurs locaux que sont les jardins familiaux et 1 ou 2 maraîchers qui pourraient garder leur place". Reste quelques points surprenants : Ce quartier devra comporter un habitat dense "de façon rentabiliser les services de transports collectifs" et il n'y aura que "50 places de parking pour 250 logements" avec un "accès aux voitures limité" et des idées de "car sharing" c'est à dire de voiture partagée entre plusieurs habitants. Il y a des français (un peu rétrogrades !) qui ne prêtent pas leur voiture à leur femme... Pensez-vous que les Bisontins partageront leur voiture avec 5 voisins ? Enfin, si les dirigeants représentant les défenseurs de la nature acceptent de sacrifier une zone verte pour des jardins de 15 m2 -soit la surface d'un balcon ! Si les défenseurs de la nature acceptent de sacrifier une zone verte dans laquelle on peut voir des buses, des chouettes, des dizaines de variétés d'oiseaux, des renards, des sangliers, des chevreuils, des écureuils roux, de grandes couleuvres à collier, des hérissons... alors vraiment on est mal barré aux Vaîtes ! Et comprenez nos craintes de saccage de notre quartier qui est, le dimanche, la promenade Micaud des quartiers de Palente, des Clairs-soleil et de la rue de Belfort ! Alors de grâce, essayez de concilier l'urbanisation des Vaîtes avec la préservation de la nature et de son caractère agréable pour les promeneurs des autres quartiers. Pour avoir plus d'infos sur les sources qui ont inspirées ce rêve d'éco quartier de Bedzed voir la galerie de photos : www.angenius.org/tiki/tiki-index.php?page=BedZED ou quartier écologique expérimental de Bedzed : www.lille-metropole-2015.org/adu/travaux/puca/fiche6.pdf et sachez qu'il est parfaitement possible de réaliser des systèmes de chaufferie collective utilisant du bois déchiqueté sans serrer autant les habitations dont les logements sont littéralement les uns sur les autres comme à Bedzed. Il serait par exemple possible d'alimenter à partir d'une chaufferie collective à bois déchiqueté un quartier composé de petites maisons en bandes comme celles situées au 6 rue anne Frank. Chaque maison dispose d'un petit terrain de 200 m2 ce qui préserve autrement la verdure que ce dont rêve M Alauzet ! Préserver une zone verte située à 1500 m de la Place St Pierre n'est-ce pas important pour un défenseur de la nature ?
- Ainsi M. Le Maire qui souffle le chaud et le froid ! D'une part, "Je veux dire aux habitants des Vaîtes qu'on veut les écouter", "nous écouterons les habitants, nous ferons des réunions et des rencontres individuelles". Un correspondant spécifique pour le quartier des Vaîtes sera nommé. Et d'autre part, quelques propos que nous ne préférons pas retenir. M. Le Maire oppose "certains membres du bureau de l'association [...] qui feraient mieux de s'occuper de leurs affaires professionnelles" à d'autres avec lesquels il préfère visiblement discuter. S'agit-il d'une stratégie visant à diviser pour mieux régner ? Surprenant alors que le bureau de l'association n'a qu'un seul discours ! Nous préférons penser que le Maire d'une grande Ville comme Besançon doit avoir une envergure qui le place au-dessus de ce genre de comportements !
- Nous évoquerons très brièvement l'intervention de l'opposition municipale car l'association Les Vaîtes, ni aucun membre de son bureau ne sont là pour faire de la politique... contrairement à ce qui a pu être dit par certains ! Une partie (7 membres) de l'opposition municipale parmi lesquelles, MM Rosselot, Lambert, Bonnet, Renoud-Grappin, Laborie et Mme Cazenove n'ont pas souhaité donner un blanc seing à un projet trop flou. Ils ont opposé à l'équipe municipale leurs arguments montrant qu'ils avaient eux aussi écouté les habitants des Vaîtes. Ils se sont opposés aux modalités de concertation proposées par M Le Maire. Concertation qui est un préalable à une enquête publique. Enquête publique qui est indispensable pour pouvoir ensuite réaliser des expropriations d'habitants en place aux Vaîtes...
Si M Le Maire avait demandé leur avis aux habitants des Vaîtes qui étaient présents au Conseil Municipal, ils auraient refusé de signer un chèque en blanc à un projet trop flou et ils se seraient opposés à la première étape d'une procédure administrative menant à des expropriations. Cela dit, les habitants des Vaîtes ne s'opposent pas à tout, ils veulent simplement des précisions et que M Le Maire répondent à leurs inquiétudes quant au nombre de logements, quant à savoir quels logements existants pourront rester et quant au prix d'indemnisation. Toutes ces questions restent sans réponse concrète !
Puisque l'heure est désormais à la concertation... précisons que la concertation n'est pas qu'une écoute. S'entendre pour agir ensemble, préparer une action avec quelqu'un... selon les termes du petit Larousse... cela signifie aussi dire quelles idées de projet, la Mairie a pour les Vaîtes. L'association Les Vaîtes n'a pas été constituée pour faire des procès d'intention, ni pour polémiquer. Nous l'avons dit très clairement à M. Fousseret et à son équipe le 17 oct. Nous n'aimons pas spécialement la polémique à laquelle d'autres sont beaucoup mieux entrainés que nous. La Mairie a présenté un peu maladroitement son projet (M. Le Maire l'a tout de même reconnu). Les habitants des Vaîtes ont retenu pour certains que leur maison disparaissait, pour d'autres qu'il y aurait un habitat dense de 2 000 logements, d'autres enfin que la Mairie offrait 3.81 €/m2 pour les terrains sans maison. Il y a désormais nécessité que la Mairie explique aux habitants quelles sont ses idées, ses visions pour l'aménagement du quartier des Vaîtes. M. le Maire a pu voir, hier soir, que les habitants des Vaîtes sont capables de faire preuve de qualité d'écoute, sans réagir bruyamment.
L'association Les Vaîtes n'a pas changé ; nous continuons d'afficher notre volonté de dialogue et nous l'avons toujours dit, nous sommes prêts à rencontrer à nouveau M. le Maire avec l'espoir d'échanges plus sereins.