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Publié par Association les Vaîtes


300 bisontins ont visité Freiburg, samedi 27 juin. La visite était organisée dans le cadre du cinquantenaire du jumelage. Rappelons que nous  devons à Jean MINJOZ  la chance d'être jumelés avec une aussi belle ville. Il en fallait du courage en 1959 pour oser proposer aux bisontins un jumelage avec des allemands... Jean MINJOZ a eu ce courage.

Pour étayer ce propos, signalons que le Général DE GAULLE et Konrad ADENAUER n’ont signé le Traité de l’Elysée –acte de naissance de l’amitié franco-allemande qu’en janvier 1963…

 
Et samedi dernier, les 300 bisontins ont été accueillis à l'hôtel de ville de Freiburg avec toute la chaleur et le savoir-vivre qui caractérise les allemands quand ils font entrer des amis chez eux.
Le transport était organisé par la Ville de Besançon, contre une participation financière.
Après des visites guidées, les bisontins ont pu choisir plusieurs options. La grande majorité a choisi de visiter la ville en tram puis les éco-quartier de Rieselfeld et de Vauban.
L'éco quartier Rieselfeld a été développé à l'initiative de la ville sur un terrain qui servait de lagunage d'épuration des eaux de la ville. Il s'étend sur une surface de 70ha urbanisés sur une surface de 320 ha. Ce sont donc 250 ha  qui sont restés en espaces verts protégés.
L'objectif est de construire 4200 logements pour accueillir 10 à 12 000 habitants.
Cet éco-quartier ne nous a pas beaucoup attiré car l’architecture nous a semblé manquer de caractère.

L'autre éco-quartier "Vauban" est établi à l'emplacement de la caserne Vauban que les forces françaises en Allemagne ont quitté en 1992. Des groupes écologistes ont squatté les bâtiments et ont commencé à créer une communauté. La ville de Freiburg a senti la nécessité d'accompagner ce mouvement, seule façon d'essayer de le maîtriser. Et là, à Vauban, vous allez comprendre que du caractère, il y en a !!!

A partir de 1996, la municipalité de Freiburg a organisé l'urbanisation du secteur. Elle a acheté le terrain aux militaires. Sur 4 ha, douze casernes seront conservées et rénovées pour accueillir 820 logements et une maison de quartier. La ville a également réalisé des aménagements urbains et a revendu le terrain de manière étalée dans le temps (env. 450 €/m2). Outre le prix du terrain, les seules contraintes d’urbanisme qu'elle a instituées touchent à des normes de basses consommations d'énergie et désormais on est quasiment au niveau de l’habitation passive (en énergie). Sur 34 ha, il est prévu la construction de 2000 logements ainsi que des activités industrielles, artisanales et de services.
Des groupes de personnes (Baugruppen) se sont ainsi constitués en coopératives et ont choisi de construire ensemble leur logement.
La population habitant le quartier est marquée par une très forte adhésion aux valeurs écologistes. La mixité sociale est faible : 10% de logements sociaux et encore leurs occupants sont pour la plupart des écologistes moins fortunés... Il ne s’agit donc pas du tout de mixité ethnique…

 

Ce texte a été rédigé avec la synthèse du ressenti de 4 bisontins et bisontines qui se sont répartis dans plusieurs groupes avec des guides différents pour visiter le quartier.
 

Contrôle social !
En nous écartant du groupe et des commentaires militants des écolo-guides, nous avons perçu une autre réalité. C'est ainsi que certains habitants de Freiburg ont évoqué le fonctionnement du quartier Vauban. Tel habitant du quartier nous disait qu’il regrettait d’être venu s’établir ici car il n’avait plus les moyens de payer pour toujours plus de contraintes écologiques. Tel autre habitant d’un autre quartier nous disait qu’il ne voudrait pas habiter à Vauban, il a évoqué l’expression de Contrôle social qui sévit dans le quartier Vauban.

Nous reviendrons ultérieurement sur cette notion pour vous expliquer la réalité qu’elle recouvre.


Il existe un Comité de quartier qui agrée les futurs candidats et leurs projets. Les futurs habitants signent un document par lequel les couples s'engagent à n’avoir au maximum qu’une seule voiture et à renoncer à avoir une 2ème ou 3ème voiture.
En somme la politique de la voiture unique pour le couple !

Il est demandé aux habitants de s'engager à entretenir un ou plusieurs arbres, une fontaine etc.
La Mairie ne vient tondre l'herbe que 4 fois par an, et l'éco-quartier ressemble un peu à ce que notre Mairie a maladroitement appelé "les friches des Vaîtes".
Compte tenu de cette communauté d'idées et d'idéaux, nous avons ressenti, chez la très grande majorité des habitants, une quiétude et le bonheur de vivre en conformité avec leurs règles. Ce qui est logique puisqu’il s’agit de personnes qui partagent les mêmes idéaux et se retrouvent entre eux.
Notre guide, adhérente également aux valeurs, a insisté sur la clé de cet éco-quartier : "compte tenu des prix d'aménagement, les candidats à la construction cherchent à construire densément afin de réduire le coût au m2. Il en découle une grande promiscuité".  Elle a reconnu que cette promiscuité pouvait être gênante, même pour des personnes facilement tournées vers l’esprit communautaire.

Elle nous a précisé que les habitants ne peuvent accepter de vivre avec cette promiscuité que parce que sous leurs fenêtres il n'y a pas de parkings, mais de la verdure qui masque un peu, visuellement, cette promiscuité.

La clé est donc la réduction du nombre de voitures dans le quartier.
Les allemands se sont montrés prêts à renoncer à 2ème voiture ; mais les français l'accepteront-ils ?


Il faut également savoir que tout urbanisme mettant en scène cette promiscuité sans restreindre la place de l’automobile ne permettra pas de masquer l'intimité des uns et des autres par un mur végétal. Mettez des voitures à la place de la verdure sur la photo ci-dessus et vous imaginerez le triste cadre de vie qui engendrera une tension et une violence entre les habitants.

La seconde clé est le regroupement d'habitants portés par les mêmes valeurs. Que se passera-t-il quand les écolos de notre futur quartier verront d'autres nouveaux habitants qui ne partagent pas les mêmes convictions.
Que donnera ce mélange de population avec des écologistes ? 

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