RDV association avec M le Maire
Samedi 11 février 2006, les membres du conseil d’administration de l’association au complet ont rencontré M le Maire, M LOYAT, M BORNOT –conseiller au Cabinet du Maire, M VAITES – M GOVIGNAUX, et M DORNIER -service urbanisme.
Nous avions fait préalablement le constat de l’évolution de la position de la Mairie vers une ouverture au dialogue et nous avions décidé d’écouter et de faire passer nos messages dans le plus grand calme.
M le Maire a commencé à rappeler quelques points dans notre communication, qu’il ne partageait pas. Ensuite, comme il nous l’avait annoncé, il a apporté les éléments de réponses en sa possession concernant les 12 points sur lesquels nous l’avions interrogé. Ces 12 points avaient été validés lors de notre assemblée générale extraordinaire du 10 nov. (vous pouvez retrouver ces points dans l’article http://www.lesvaites.com/article-1286810.html ).
Nous passons d’une logique d’affrontement à une logique d’écoute.
La logique d’écoute nous permet d’obtenir des évolutions sur la forme et le fond.
Sur la forme tout d’abord, il faut remarquer que le ton des échanges est totalement différent : beaucoup plus courtois avec des échanges plus sereins. Ce qui n’empêche pas de se dire les choses sans langue de bois.
Mais ce qui est important c’est une volonté réciproque d’avancer et de faire avancer le débat.
Sur le fond, nos échanges deviennent plus techniques. M Le Maire peut répondre immédiatement à certaines questions ; pour d’autres il rappelle légitimement qu’il préfère prendre le temps de la réflexion. En tout état de cause la réflexion devrait durer pendant plus de 2 ans.
La Mairie a rédigé un cahier des charges à l’attention de plusieurs bureaux d’études qui plancheront sur le sujet. En mai, un bureau d’études devrait être retenu pour développer le projet d’urbanisation des Vaîtes.
La Mairie informera les habitants et l’association au fur et à mesure des avancées et il y aura des échanges. Il est d’ores et déjà prévu en septembre des échanges avec les maraîchers, les habitants, l’association, le bureau d’études et la Mairie.
M Le Maire nous prévient d’emblée : «je ne veux pas réaliser un grand lotissement, mais un véritable quartier urbain [ndlr : il faut comprendre un quartier avec un habitat collectif et individuel et une mixité sociale] avec des voiries, des équipements publics [ndlr : comprendre des équipements comme des écoles, équipements sportifs, commerces de proximité].
Concernant la voirie, M Le Maire nous a fait remarquer qu’ « en 1964, il y avait un projet de boulevard Est (2x2 voies) […], aujourd’hui on ne fait plus des boulevards comme cela ». La voirie prévue comprendra une voie à double sens, une voie tram-bus, pistes cyclables, trottoirs et arbres. L’emprise de cette voie devrait être d’environ 20 m à 30 m y compris de larges espaces paysagers.
M le Maire nous a montré un projet de tracé qui n’est pas définitif. Il est clair que les maisons situées sur ce tracé ne pourront pas être maintenues. Nous avons insisté sur l’importance de prévenir au plus vite les habitants concernés afin qu’ils puissent se préparer à cette échéance. M le Maire a rappelé que ces personnes seraient prioritaires pour pouvoir acheter un logement dans le quartier (le cahier des charges imposera cette priorité aux aménageurs).
Les niveaux :
M le Maire, nous a précisé que les logements les plus hauts seraient construits dans la partie basse du quartier et le long de la voie de circulation. Plus on ira vers la colline, moins les logements seront hauts. Nous comprenons que le but est d’éviter un effet d’écrasement et de respecter une logique esthétique et de vie (si nous trouvons un plan, nous le mettrons sur le site).
Nous notons avec une grimace que le niveau s’élève, il parle désormais de R+4+attique (soit en fait 6 niveaux…) en bordure de la voie principale et le niveau ira en diminuant en s’éloignant de la route. En décembre nous avions entendu : R+3...
M le Maire précise : « je ne souhaite pas qu’on monte en hauteur » [ndlr : en tout cas on espère que c'est fini et que la prochaine fois, on ne vas pas nous annoncer un niveau de plus !]
Les parkings :
M le Maire affiche sa volonté d’enterrer en sous-sol une grande partie des parkings (env. 50% à confirmer selon les possibilités que mettront en évidence les études). M LOYAT évoque la norme actuelle d’un parking pour 47m2 de logement (shon). Soit 2 parkings pour env. 100 m2.
C’est ce qui est prévu au vallon du jour.
Bon, entre nous, le problème est qu’aujourd’hui les logements sont conçus avec le minimum d’espaces de rangement et que les habitants se servent de leur garage comme d’un espace de rangement. La Mairie n’y est pour rien mais c’est comme cela que ça se passe par exemple aux Tilleroyes. On retrouve ainsi les voitures qui encombrent les trottoirs.
La densité de population :
Précisément, nous n’avons pas évoqué longuement cette question qui nous préoccupe, nous n’avons pas eu le temps en 2h et il est vrai qu’on ne peut pas tout évoquer en une seule réunion et que ce point ne figurait pas explicitement parmi les 12 points sur lesquels nous interrogions M le Maire.
Ce point est pourtant important car il conditionne l’équilibre du quartier, la paix, le niveau de nuisances pour les habitants du quartier et les habitants alentours (scooters et nombre de voitures).
M le Maire a réaffirmé que 2 000 logements étaient un « potentiel » mais que le nombre de logements sera déterminé en fonction de ce que rendront les bureaux d’études.
[ndrl : n’oublions pas que même s’il est légitime que les politiques s’entourent de conseils de spécialistes, au final la décision ne relève jamais des techniciens mais des politiques…].
Quoi qu’il en soit, nous avons le sentiment que le message est bien passé en direction de M Le Maire et qu’il a entendu nos inquiétudes sur les conséquences d’une trop forte densité.
Les maisons : (prix et préserver au maximum l’existant)
Les maisons qui seront déconstruites (c’est le terme utilisé !) seront indemnisées sur la base du prix du marché avec une estimation des domaines (donc pas le prix de la spéculation immobilière actuelle mais restant discutable entre les propriétaires et la mairie).
Nous avons évoqué également quelques situations individuelles ou concernant des petits groupes de maisons en demandant que l’existant soit préservé le plus possible afin d’éviter au maximum des drames humains et afin de favoriser une diversité et mixité sociale + urbaine du quartier.
Prix des terrains :
M LOYAT a rappelé que 3.81 € est le prix de référence du m2 suite à un jugement d’expropriation dans les hauts de Chazal. Il est conscient que ce n’est pas acceptable ni tenable concernant les Vaîtes, concernant la proximité du centre ville. Il a reconnu qu’en zone 1NA il n’y a pas de marché car il n’y a pas de vente libre, d’autant que les collectivités ont le pouvoir de préemption. Le prix reste à débattre entre l’association et la Mairie.
M le Maire a précisé ce que certains avaient mal compris lors de la réunion du jeudi 2 fév. : « le prix des terrains sera identique [sauf exceptions particulières que l’association s’efforcera de défendre !] sur la zone et ne dépendra pas de sa destination : route, équipement sportif ou logement ».
Attention toutefois : « le prix des terrains ne sera pas le prix de la valeur spéculative des terrains à Besançon ». Le prix ne sera donc pas le prix du marché, « ne vous attendez pas à un prix payé de 50 € ! ». Re-grimace, nous pensions que le prix du marché sur la zone était au moins de 150 € le m2 pour du terrain constructible !
M le Maire nous fait remarquer que le prix d’un terrain constructible peut être différent s’il est ou non viabilisé. Et qu’il sera nécessaire d’effectuer des aménagements importants de voirie et de viabilité sur la zone des Vaîtes qui diminuent de fait le prix des terrains.
Guy MOUROT et Hazem ZOCK demandent à 2 reprises que la voie principale (2voies+tram+piste cyclable) ne rentre pas dans le coût des aménagements que la Mairie comptabilisera comme proprement nécessaire à la zone, car cette voie sera utilisée par tous les bisontins.
M le Maire en convient très clairement deux fois.
M le Maire, devant participer à une autre réunion, conclut que l’association est un partenaire exigeant, ce qu’il accepte volontiers, mais il souhaite qu’elle soit un partenaire loyal, auquel cas il sera aussi un partenaire loyal et juste.